On rejoint la petite île de Nusa Penida en moins d’une heure de bateau rapide depuis Bali et pourtant on a déjà l’impression que l’on a changé de décor. Après la sophistication d’Ubud, l’île nous est apparue beaucoup plus rustique, mais les paysages sont plus bruts mais grandiose. On trouve parmi les endroits les plus photogéniques de Bali, avec notamment les fameuses superbes falaises blanches qui se jettent dans une mer cobalt, mais aussi de très belles plages avec corail. Bref Il y a tellement à voir !!

Nous partons tôt d’Ubud pour rejoindre le port de Sanur au Sud de l’île de Bali. Nous avions réservé les billets sur l’application Klook et le taxi nous dépose au point de rassemblement où l’on montre notre QR Code et notre passeport en échange d’un badge de couleur puis on s’installe dans un café pour attendre le bateau. Après une dizaine de minutes d’attente, on nous appelle pour embarquer. Le terminal des ferrys de Sanur est moderne.

On se retrouve rapidement à embarquer dans un bateau qui est plus grand qu’il n’y parait. Comment va t’on tous entrer dans ce petit bateau ? Au final, on y arrive, les bagages sont installées sur l’avant et chacun des passagers a un siège. On a de la chance aujourd’hui la mer est calme, et on peut rejoindre en moins d’une heure le port de Nusa Penida. A la sortie du bateau, il faut rejoindre le quai où on nous demande de payer une taxe touristique. Puis on marche dans les ruelles en sable de la seule ville de Nusa Penida, Toyapakeh. La petit ville est sale, bruyante, il y a des animaux qui se promènent, des vaches, des poules, des porcs, il fait chaud en cette fin de matinée et on marche en évitant les flaques d’eau douteuses jusqu’à notre hôtel qui se trouve un peu en retrait. Ce sont de jolis bungalows très propres.

On cherchait un hotel pas trop loin du port car on avait prévu de circuler en scooter, néanmoins après coup je pense qu’il vaut largement mieux tenter de trouver un hôtel au Nord de l’île, vers les plages, c’est plus charmant et plus loin de la mosquée qui nous a empêché de dormir chaque nuit avec des chants et prières à partir de 4h. Nusa Penida donne de toute façon la sensation d’être beaucoup moins sophistiquée que Bali, c’est beaucoup plus brut et au final c’est ce qui fait le charme de cette île, mais il faut quand même faire attention… Après avoir fait les formalités et récupérer notre scooter, on part rouler sur les réputées terribles routes de Nusa Penida. Très sinueuses, avec des trous que l’on voit au dernier moment, du trafic, c’est une épreuve de rouler sur l’île mais c’est aussi grisant car les paysages sont splendides. Avant de partir, on passe manger un petit peu dans un restaurant de buffet en bord de route, brut on a dit.

On commence notre découverte par Crystal Bay. Cette baie offre une belle plage de sable et surtout des fonds marins exceptionnels.

On s’installe sur un transat, on loue du matériel et on se jette à l’eau et là c’est le choc. On ne s’attendait pas à voir une telle diversité sur une plage fréquentée et accessible : des tortues, des pieuvres, des milliers de poissons, des coraux de toutes les couleurs, quel spectacle ! On reste dans l’eau jusqu’à ce que l’on est la chair de poule et qu’il faille vraiment rentrer se réchauffer.

Le cadre de Crystal Bay est splendide aussi avec ce rocher surmonté d’un temple qui trône au milieu de la baie, l’eau turquoise, la foret tropicale et les palmiers. Cette plage nous a vraiment conquis que l’on reviendra plusieurs fois car c’est finalement pas très loin de la ville.

Il y a d'autres plages à découvrir au Nord de Cristal Bay, plus calmes, qui peuvent être de belles alternatives.

Après avoir bien profité de Crystal Bay, on continue notre route vers le point de vue le plus connu de Nusa Penida et même peut être de tout Bali, la plage de Kelingking. Depuis la falaise abrupte, on a une vue sur une plage parfaite, lovée dans son écrin de roche blanche, avec du sable pur et une eau couleur cobalt. On comprend la popularité de cette plage qui est parfois la première raison d’un voyage jusqu’à Nusa Penida.

On fait voler le drone au dessus de ce paysage de rêve, les images sont fantastiques.

On reste jusqu’au coucher de soleil, une vue splendide sur la mer et les couleurs chaudes qui viennent illuminer les falaises.

Ce qui est dommage, c’est le projet en cours de construction d’un ascenseur pour permettre aux touristes de descendre jusqu’à la plage en contrebas. Il faut dire que le chemin est vraiment flippant et on préfère rester en haut pour profiter de la vue, comme la plupart des gens. Le but de cet ascenseur est de permettre à plus de touristes de voir la fameuse plage depuis le bas de la falaise et pas seulement en haut. C’est vraiment dommage de venir défigurer cet endroit tellement magnifique. En plus la justification qui est donnée et que cela va attirer plus de touristes et augmenter les revenus, mais j’ai du mal à comprendre l’argument. Les gens viennent déjà voir la plage depuis les hauteurs, la vue sur la falaise est ce qui fait la spécificité de Kelingking, en quoi cet ascenseur fera augmenter le nombre de touristes…

On rentre de nuit en scooter jusqu’à Toyapakeh, on roule doucement pour éviter tout accident. Il y a beaucoup de virages serrés et aveugles sur Nusa Penida donc il faut faire très attention. On s’arrête dans un petit restaurant sur le chemin pour y passer la soirée. La nuit à Nusa Penida sera difficile, comme toutes les nuits sur l’île, mais entre la mosquée, les coqs, les vaches et les geckos, puis le temple hindou, on a le droit à un cocktail de bruit comme jamais qui nous empêche de dormir plus que le créneau un peu calme de 23h à 4h du matin. Le réveil est donc difficile, mais on a une belle journée de découverte qui nous attend. On part voir les sites naturelles grandioses de l’Est de l’île à la journée, donc on quitte la chambre fatigué mais tôt. On prend d’abord un café et un petit déjeuner au bord de l’eau dans un restaurant de plage pour se réveiller.

On fait le plein, et c’est parti pour une heure de route jusqu’à Diamond Beach. On rejoint d’abord le Rumah Pohon "Tree House », encore un autre endroit qui a compris comment offrir aux touristes ce qu’ils veulent. Sur cette falaise, les locaux ont construit une maison dans les arbres, on ne peut pas faire plus photogénique que ce lieu qui semble perdu au milieu de la nature, une ambiance de Robinson Crusoe indonésien, alors qu’en fait il faut payer un droit d’entrée et obtenir un ticket pour avoir droit à deux minutes pour prendre une photo qui sera parfaite pour les réseaux sociaux.

Il faut dire que le résultat est vraiment superbe mais cela manque quand même d’authenticité. Mais bon, on se prend au jeu et c’est vrai que le coin est vraiment splendide.

Les falaises se jettent dans la mer, elles sont très hautes et elles ont des formes originales, d’où le nom de ce lieu, Diamond Beach.

Il y a plusieurs points de vue fantastiques qui justifient complétement de venir jusqu'ici, au delà de la fameuse photo instagram. On est vraiment au bord des falaises.

On rejoint la plage principale, la vue est paradisiaque. Les deux rochers en forme de diamants , des palmiers, une grande plage de sable blanc, la mer bleue turquoise. Que c’est beau !

On décide de descendre en s’aventurant sur le chemin escarpé.

C’est très pentu et avec nos tongs on n’a pas les meilleurs chaussures pour avoir une base stable, il y a une corde pour se tenir heureusement.

La plage est très large, il y a des rochers qui brisent les énormes vagues de l’océan et on peut s’asseoir dans l’eau calme. Il y a pleins de petits poissons. On pourrait passer la journée ici, mais le soleil passe rapidement de l’autre côté des falaises et on se retrouve à l’ombre. Il est possible de descendre à une autre plage de l’autre côté de la falaise, la plage de Atuh au fond d’une baie protégée. Mais à marée basse, l’eau s’est retirée et elle est beaucoup moins paradisiaque. Par contre, il y a un joli temple et une palmeraie.

On retourne pour la soirée voir le coucher de soleil sur Bali et ses grands volcans qui dépassent au dessus des nuages dans un restaurant de plage au Nord de Nusa Penida. Cela fait du bien après une journée de scooter sur les routes de l’île. On profite de la piscine et de la mer avec un cocktail, le soleil se couche et le volcan face à nous.

Une nouvelle nuit difficile et on retrouve aux aurores le centre de plongée que nous avait recommandé notre hébergeur. Alors, comme je disais auparavant, Nusa Penida est une version plus brute de Bali, et cela se retrouve aussi dans ce centre de plongée. On part avec le bateau pour trois plongées autour de l’île, on se prend un gros crachin sur le chemin, est ce un signe de mauvaise augure ? En tout cas la mer ne semble pas très apaisée. Il y a beaucoup de courant. Le divemaster nous demande de sauter à l’eau et de tout de suite se retrouver au fond à 30 mètres. OK pas de problème allons y. On se jette à l’eau, l’eau est fraiche, on vide le BCD et on commence à descendre. Le courant est terrible, on se fait propulser à toute vitesse avec lui. Malheureusement, j’ai du mal à descendre, je ne connais pas ce BCD, je ne suis pas très à l’aise, et je n’arrive pas à rejoindre le groupe qui a pu rejoindre le fond plus rapidement et je ne peux pas nager à contre courant. Heureusement il y avait un autre groupe dans le bateau et je me rapproche d’eux et je resterai avec eux. Finalement, je passe la plongée à subir ce courant, c’est vraiment violent, on ne voit rien. On recherche en fait les Mola Mola, les immenses poissons lunes, qui viennent des profondeur pour venir se faire nettoyer proche de la surface à cette période de l’année. On cherche, on cherche, on lutte avec le courant pour éviter de se perdre, mais rien. Je consomme énormément d’air, bien plus que d’habitude, je me retrouve rapidement à 100 bar puis ensuite à 50 bar. J’en informe le divemaster qui nous avait entre temps rejoint, car on était dans une zone où le courant est bien plus faible. Il semble ne pas vouloir s’en préoccuper. Je garde un oeil sur mon air et je décide à un moment de remonter de moi même à la surface. Durant cette plongée qui a été vraiment déroutante, on n’aura aperçu un Mola Mola, très brièvement. C’est dommage, la veille il y en avait plus de sept à cet endroit. Mais les conditions étaient vraiment terribles. Je suis déjà content d’être remonté sain et sauf à la surface. Je regarde mon air, il ne me reste que 20bar… Et le divemaster n’a pas vraiment pris conscience du problème. Je ne pense pas que c’est idéal de faire la première plongée avec du matériel que l’on ne connait pas sur ce site qui est vraiment trop engageant. Ensuite, lorsque j’arrive à 50bar, en l’absence de sa réaction, j’ai décidé de remonter de mon propre chef pour faire ma décompression et remonter. Ce n’est pas très sur quand même. De retour sur le bateau, les autres plongeurs sont aussi épuisés. On a tous un peu été chahuté par ce courant. Un des groupes a pu approcher les Mola Mola de près, notre groupe était un peu loin. On part maintenant pour le deuxième site de plongée, de l’autre côté de l’île, tout au Sud. Les vagues immenses s’écrasent sur les falaises de Nusa Penida, c’est vraiment une journée où la mer est terrible. Il y a une belle arche au milieu de l'océan qui est posé comme cela.

On arrive enfin sur le site de Manta Point. Il y a déjà beaucoup de bateaux, de plongeurs et de nageurs en palmes tuba. On est bien plus à l’abri que dans le premier site et finalement on arrive à voir deux immense raies manta, leur taille est vraiment étonnante, on ne s’attendait pas à cela ! On retourne au bateau frigorifiés, l’eau est vraiment fraiche. On termine la plongée avec une dernière descente juste au Nord de l’île en face des belles plages de Nusa Penida et le volcan de Bali. L’eau est vraiment belle.

Elle est transparente et encore une fois on est bluffé par les couleurs des fonds marins. Il y a encore du courant donc on se fait une plongée facile, le bateau nous dépose à un point et on se laisse propulser pendant une heure, on a juste à contrôler notre direction et admirer les coraux. Une très belle conclusion à cette journée de plongée qui n’avait pas très bien commencé.

Pour la dernière journée Nusa Penida, on doit reprendre le bateau pour Bali. Mais on a encore beaucoup de temps. On décide de retourner à Kelingking pour avoir les belles lumières du matin. En plus, on arrive suffisamment tôt, il n’y a pas encore beaucoup de monde. On profite de cette vue unique sur cette plage avec la compagnie de singes chapardeurs.

Le drone nous offre de superbes clichés

On rejoint maintenant Angel's Billabong et Broken Beach qui sont l’un à côté de l’autre. On découvre d’abord le premier Angel's Billabong, qui est une piscine naturelle avec  des couleurs étonnantes de différents teintes de bleu.

Puis la Broken Beach où l’eau s’engouffre sous un pont dans une baie presque fermée avec des couleurs incroyables.

Le retour en fin de journée se fait depuis le port de Toyapakeh comme à l’aller. On marche dans le vilage pour rejoindre le comptoir de la compagnie.

On arrive une demi heure avant au guichet et on demande si on peut prendre le bateau d’avant, pas de problème, on échange nos billets et on nous donne un badge de couleur. L’attente du bateau en plein soleil est un peu dure, mais le retour semble très rapide, est ce que c’est toute la fatigue accumulée ? On arrive à Sanur et on prend un taxi pour notre prochaine destination. Il n’est pas possible d’avoir un Gocar ou Grab directement au port à cause des chauffeurs de taxi trditionnels qui n’aiment pas cette concurrence. Il faut prendre un point de rendez vous un peu plus loin, au KFC par exemple à 600m. D’ailleurs, on voit un chauffeur et son client se font harceler par les taxi devant le port. Ils l'obligent à sortir de la voiture, avec toutes ses affaires, il y a des cris, un drama, bref c'est vraiment pas top.

On préfère éviter ce genre de problème et cela nous dérange pas de marcher un peu après le bateau. On ne peut que recommander de faire comme nous, car en plus d'être contre les Gojek/Grab, ils nuisent à leur propre business en proposant des prix délirants, deux fois plus cher que les applications. On serait prêt à payer un peu plus cher pour aider les taxi, mais pas nous prendre pour des cons et obliger de négocier. Il faudra qu'ils apprennent à être plus malins. Quelques minutes après, notre chauffeur nous récupère devant le KFC et le tour est joué ! Ces quatre jours et trois nuits à Nusa Penido auront été très intenses. On na pas beaucoup dormi à cause des conditions dans la ville de Toyapakeh, mais les paysages sont tellement magnifiques, c’est une étape vraiment magnifique à Bali. Différente des autres car on ne retrouve pas ce côté confortable de Bali, c’est un diamant brut, une autre facette de l’Indonésie qui mérite de faire cette heure de bateau et de prendre le temps pour la visiter en profondeur plutôt que de venir à la journée et de courir d’un site à l’autre.