Si il y a bien un endroit en Chine qui mérite que l'on s'y attarde, c'est Yangshuo. Cette petite bourgade du Guangxi au bord de la rivière est au coeur d'un ensemble de montagnes de karst. L'atmosphère burmeuse, les rizières, les buffles, les chasseurs au cormoran, c'est la Chine telle qu'elle est fanstasmée en Occident. Le mythe rejoint t'il la réalité ?
Au Sud de Guilin dans la province du Guangxi, se trouve un petit village touristique, Yangshuo, envahit depuis longtemps par les voyageurs de tous horizons qui trouvent ici un paysage véritablement renversant. Ce petit village, malgré les assauts d’armée de touristes toute l’année, n’a pas perdu son intérêt, il s’est même bonifier comme une place reposante de son voyage en Chine. Je pense bien que d’autres aient pu regretter l’alignement des magasins vendant les mêmes souvenirs que partout ailleurs en Chine (et plus cher qu’à Guilin), les pécheurs aux cormorans qui racolent dans la rue pour faire une démonstration payante, aux innombrables pubs et restaurants servant de la nourriture occidentale… Pourtant on peut aussi être enchanté de voir ce village comme une piste de lancement parfaite pour visiter les alentours qui eux non pas perdus de leur authenticité.
L’incontournable de Yangshuo réside dans la location d’un vélo et de partir à l’aventure dans les chemins autour. Découvrir des rizières logées entre des montagnes karstiques, des troupeaux de buffles qui ruminent en regardant passer les voitures, des paysans qui repiquent le riz. Des scènes de la vie courante de cette Chine rurale encore écartée de l’expansion actuelle. Ecartée, pas si sur, car elle profite bien d’une manière ou d’une autre des bénéfices de l’ouverture du pays au commerce international. Mais elle en paye aussi parfois un prix fort. Il est aujourd’hui connu, parce que la presse occidentale se délecte de ce genre d’histoire, que des usines très polluantes sont implantées dans des zones rurales et dévastent tout l’éco système environnant, que des projets immobiliers d’envergures grignotent petit à petit ce monde, que les fonctionnaires locaux, corrompus en général cherchent avant tout à privilégier les intérêts particuliers avant les intérêts communs.
Yangshuo ne fait pas partie de ce genre de campagne balafrée, l’attrait {de la région l’en protège peut être. En tout cas, explorer ces petits chemins est vraiment intéressant, surtout s’arrêter pour regarder autour de soi vaut vraiment le coup. Le relief déchiré qui se reflète dans le fleuve est unique, et pour mieux apprécier, il est vraiment conseillé de faire la croisière Guilin – Yangshuo en bateau. Les billets sont à prendre dans une agence de voyage à Guilin. Il n’est pas difficile de les trouver, il y en a partout qui propose deux classes, occidentale ou chinoise. La première dans des bateaux rapides, plus chère, permet d’être entre gens civilisés, il y a de la bière et le prix élimine les gens les plus simples. La classe chinoise dans des bateaux vétustes est bruyante, populaire, sale, bref il nous est vivement conseillé de prendre la classe occidentale. On s’est senti troublé par cette présentation des choses et nous ne manquons pas de le faire remarquer à la vendeuse, qui ajoute que la classe chinoise avec leurs parapluies ne nous permet pas de bien voir. Définitivement on prend la classe chinoise, déjà parce que sur deux billets, la différence de prix est énorme, mais en plus on n’est pas là pour rester entre occidentaux.
Bon choix ? Au début, on avoue avoir regretté, mais finalement ce fut une très bonne expérience car nos compagnons de voyages furent adorables, accueillants, comme ailleurs en Chine d’ailleurs. On nous a même offert un poisson, juste péché de la rivière et cuisiné sur le bateau… En échange, c’est nous qui avons payé la tournée de coca cola. Le beau temps ne fut pas au rendez vous au début, pourtant les nuages bas qui serpentent entre les pics rocheux donnent une belle impression de coton. Pour les parapluies, finalement la pluie s’arrête quand on arrive vers les roches les plus impressionnantes.