Escapade le temps d’un week-end dans la ville japonaise qui a le plus de caractère. Capitale impériale avant que le siège ne soit déplacé à Tokyo, Kyoto a pu conservé une splendeur qui n’a pas d’égale dans l’archipel nippon. Le temps d’un week-end, on n’a pas beaucoup de temps pour nous plonger dans l’atmosphère particulière de la ville mais on peut déjà en avoir un premier aperçu si on planifie bien sa visite.

Pour rejoindre Kyoto depuis les airs il faut voler en direction de l’aéroport d’Osaka, l’aéroport de Kansai du nom de la région d’Osaka. L’arrivée se fait de manière très rapide et organisée comme on peut l’imaginer en arrivant au Japon. En sortant de l’aéroport plusieurs choix sont disponibles pour relier Kyoto depuis l’aéroport, distant environ d’une centaine de kilomètres seulement. Il y a le bus ou le train, alors que le premier se trouve juste en face du terminal international, il faut marcher quelques minutes de plus pour rejoindre la gare ferroviaire. C’est une gare typiquement japonaise, avec beaucoup de monde et différents guichets pour différents train, heureusement tout est sous-titré en anglais donc on trouve facilement.

Le Japon sait toujours rendre les choses Kawai, et c’est donc le train Hakura aux couleurs du personnage Hello Kitty qu’il faut choisir car il est direct, en passant par Osaka. Le trajet dure 75 minutes jusqu’à la gare de Kyoto. Mais avant de pouvoir prendre le train il faut acheter un ticket. Et je me fais avoir, après avoir fait la queue car il y a beaucoup de monde en fin de semaine, la machine n’accepte pas la carte bancaire Visa et je n’ai pas encore retiré d’argent. Je vais à l’ATM mais celui-ci n’accepte que les cartes japonaises aussi. Pour payer avec la visa il faut faire la queue au guichet et il y a tellement de monde que ça va prendre très longtemps. Finalement j’arrive à m’en sortir et je conseille de faire comme moi. Je reviens vers la file des bornes automatiques et je me connecte au Wifi de JR, puis j’achète un billet en ligne pendant que la file avance petit à petit. Cela ne prend que 5 minutes maximum et j’arrive devant la machine juste au moment où je reçois le QR code sur le téléphone pour retirer le ticket. J’ai enfin le précieux sesame en main, je me dirige vers les portes pour descendre vers le quai. Les tickets sont soit avec des places réservées soit non réservées et dans ce cas il faut se mettre en file devant la bonne voiture. Le train arrive et dépose ses passagers puis les nettoyeurs montent un moment ce qui nous donne le temps d’admirer le niveau de kawai des trains japonais.

Après quelques 75 minutes très confortables, on arrive en début de soirée à Kyoto. Nous avons choisi un hôtel juste à côté de la gare car c’est le point névralgique pour circuler et bien plus simple. Il y a bien sûr de superbes hôtels traditionnels autour de Kyoto mais pour un séjour aussi court, on préfère jouer sur le côté pratique. Le choix de ce quartier est payant, on ne s’embête pas avec les bagages pour trouver un taxi, on arrive en quelques minutes de marche pour les déposer puis on repart directement. Il faut dire que notre temps est compté en plus la météo n’est pas des plus favorables à cette époque de l’année, on a une fenêtre de beau temps, on décide de rejoindre directement le quartier de Gion, fascinant de nuit. Les lumières éclairent faiblement les ruelles avec les maisons aux façades de bois. L’atmosphère est envoûtante, il fait nuit, peu de gens dans les rues, on se croirait être dans le Japon médiéval.

On grimpe les ruelles jusqu’à la rue de Sannenzaka qui donne un point de vue unique sur la pagode en bois qui semble trôner au milieu de la ville.

Ce soir c’est le solstice d’été et la lune est énorme, elle se lève juste derrière la pagode de Yasaka.

C’est un des endroits les plus photographiques du Japon, un cliché mais qui donne un peu cette image idéalisée du pays. Le soir il n’y a pas beaucoup de monde, certains sont installés à même le sol pour admirer la vue.

On redescend ensuite par une autre rue très jolie, la rue de Ninenzaka, immanquable aussi car jusqu’à côté, elle donne une belle perspective depuis le haut des escaliers sur les maisons traditionnelles.

Je ne peux que recommander de faire l’effort de se promener dans le quartier de Higashiyama la nuit, cette atmosphère intime et hors du temps s’estompera la journée venue par la présence de la foule de touriste compacte.

On continue notre séjour au programme bien rempli à Kyoto en se levant à 5h du matin. À cette heure-ci nous rejoignons Fushimi Inari, qui signifie les milliers de toris, ces portails japonais rouge que l’on trouve dans tout le pays. Fushimi Inari fait partie des endroits les plus connus du Japon, il faut dire que ce sont plus de dix mille toris qui sont alignés les uns derrière les autres sur un parcours parsemé de temples qui gravît une colline.

C’est un endroit magique, immanquable à Kyoto. Et à cette heure, alors que le soleil est déjà levé, il n’y a quasiment personne.

On traverse d’abord un temple majestueux au pied de la colline.

Il y a de grands tori avec des statues d’animaux qui tiennent des parchemins dans la gueule.

Puis le chemin commence derrière le premier tori très imposant.

Puis c’est comme pénétrer dans un tunnel de rouge qu’il faut traverser jusqu’au sommet.

L’endroit est incroyablement photogénique.

De l’autre côté des tori, il y a des caractères kanji qui sont en fait inscrit sur le montant, cela donne une perspective tout à fait différente dans ce sens.

Il y a des endroits où le tunnel de toris s’arrêtent et une autre série commence.

La nature est bruyante aux aurores, au dessus de nos têtes on entend de nombreuses d’espèces d’oiseaux crier. Le site quasiment vide, la nature omniprésente, la lumière du matin, c’est un moment incroyable, d’une grande sérénité, comme suspendu hors du temps.

Encore une nouvelle série de toris au milieu de la végétation, il y a des panneaux qui mettent en garde contre la présence de sangliers et de singes dans le coin.

On arrive à un plan d’eau avec un temple, cet endroit est rempli de différents autels.

Il y a de nombreuses statues dans la montagne, des stèles et des petits toris.

Ici une grosse corde représente un pinceau traditionnel.

La mousse recouvre les lanternes de pierre

Il y a pleins de statues d’animaux qui sont couverts d’une cape rouge.

Encore des toris miniatures posés sur les stèles.

Il y a énormément de détails à découvrir en se promenant autour des différentes chemins.

Je décide de redescendre à partir d’ici, à l’intersection, je repasse au milieu des toris dans le sens inverse, je ne sais pas si c’est vraiment autorisé.

Ça a été une promenade très belle. On continue de profiter à la descente en passant par un autre chemin où on retrouve le grand temple du départ

Le soleil est maintenant haut dans le ciel, le temple est grandiose avec sa couleur rouge éclatante.

Je repars en taxi à l’hôtel pour prendre un petit déjeuner avant de continuer pour l’étape suivante. Avant de monter dans la voiture, je prends en phot la rue devant le temple qui est très jolie avec ses lampes boules.

Un peu après 8h nous voilà de nouveau en route, cette fois en direction de Kinkaju, le temple d’or, un nom à faire rêver ! C’est une des plus importantes attractions touristiques du pays. Et c’est donc un des monuments les plus courus. 

Pour éviter la foule et visiter avec plus de calme, on se rend une dizaine de minutes avant l’ouverture du temple à 9 heures devant les portes fermées. Il y a déjà une vingtaine de personnes qui nous précèdent. En attendant, on peut admirer le jardin attenant du temple avec la mousse qui recouvre le sol.

À 9 heures pile, le gardien ouvre les portes et après la caisse, on se retrouve face à un plan d’eau magnifiquement arboré, et en face, ce temple à l’architecture traditionnelle recouvert d’or. Il n’y a pas encore beaucoup de monde mais quelques minutes après c’est déjà une autre histoire. On est content d’avoir eu le droit à ces instants de quiétude face à cette vue magnifique, on ressent a quel point ce paysage a été travaillé et façonné dans une idée de perfection.

Il y a une petite promenade autour des jardins magnifiques du temple d’or. Que ce soit au printemps ou en automne, les arbres doivent se parer de leurs plus belles couleurs, il y a beaucoup d’érables du Japon. Mais pour l’esthétique japonaise, l’image la plus recherchée du Kinkaju c’est étonnamment ni l’une ou l’autre saison, mais sous la neige, quand le blanc vient trancher avec l’or qui brille.

On peut se rapprocher de l’édifice qui brille.

Le chemin monte ensuite pour donner un panorama sur les arbres et duquel on peut voir le toit de la pagode au travers la végétation.

Le temple de Kinkaju mérite vraiment sa réputation, c’est vraiment un monument superbe qui mérite le voyage a Kyoto. Le parc est un peu petit et on en fait vite le tour car on ne peut pas revenir sur nos pas sur le circuit afin d’éviter d’encombrer le flux de visiteurs.

Après la découverte du temple d’or, on reste dans la partie nord de Kyoto et on rejoint le parc de Arashiyama et sa forêt de bambous. C’est en effet très logique comme suite d’itinéraire car la liaison est très pratique avec le seul tramway de Kyoto qui relie rapidement l’un à l’autre, il suffit de marcher une quinzaine de minutes jusqu’à la gare. En plus c’est un tramway qui mérite en soi le détour, plus que centenaire, avec son wagon unique de couleur violet, il se faufile au milieu des maisons d’un quartier résidentiel de Kyoto.

On arrive au terminus en fin de matinée. Il y a un monde fou. On va d’abord voir le pont de HHHHH célèbre pour sa vue sur les collines en automne. À cette époque de l’année, c’est le vert qui domine. Il est possible de randonner dans la montagne et d’aller à la recherche des singes.

Mais comme notre temps est compté, on retourne sur nos pas et on se dirige à la place vers la forêt de bambous de Arashiyama. On pénètre dans un chemin qui grimpe au milieu d’immenses bambous, ils cachent presque le ciel. Cet endroit doit être magistral en tout début de journée, vers 6h du matin, maintenant c’est vraiment bondé et difficile de marcher, mais on regarde en l’air ou de l’autre côté des palissades. La forêt de bambou est le troisième endroit le plus connu de Kyoto.

À l’inverse des deux autres, on est moins emballé. La forêt n’est pas si grande et il faut dire qu’en Chine il y a aussi d’immenses forêts de bambous autour de Hangzhou.

Juste à côté de la forêt de bambous se trouve le temple de Tenryu-ji. On achète le ticket pour en visiter son jardin qui est parsemé de cerisiers et d’érables japonais. Encore une fois c’est une destination idéale pour les deux saisons intermédiaires.

Il y a un joli plan d’eau qui vient ajouter une réflexion au jardin, cela face a la salle principale du temple ou de nombreuses personnes sont assises et contemplent la vue.

Il y a aussi un jardin de graviers, qui a été ratissé pour donner un effet de relief au sol.

Des pierres sont utilisées dans le jardin pour rappeler les montagnes.

On trouve aussi de belles fleurs de lotus dans la jardin.

Les érables ne se sont pas encore parés de leurs couleurs automnales, ce sera une explosion de rouge, mais ils ont quand même le haut des feuilles qui est déjà un peu rougeoyant.

Je retourne au centre ville de Kyoto pour passer l’après midi vers le temple de Kiyomizu Dera, le dernier des sites touristiques les plus importants de Kyoto. Sur la route je m’arrête dans un restaurant qui sert des sushis, un restaurant sans prétention, car je ne veux pas chercher un restaurant recommandé par un guide car on est en week-end il y a beaucoup de monde et je risque de devoir faire plus d’une heure de queue. Finalement les sushis sont déjà excellents, je n’ose pas imaginer si je me rends dans un restaurant réputé !

Avec ces quatre sites, on a pu passer une journée intense mais complète. Situé en hauteur de la vieille de Kyoto, le temple de Kiyomizu est tout simplement envoûtant et grandiose. Le taxi nous dépose au pieds du vieux quartier qui est piéton, il y a un monde de fou !

Après s’être frayé un chemin é dans les ruelles de la vieille ville bordées de maisons en bois, on arrive dans ce complexe religieux aux bâtiments peints en rouges.

Le décor de ce temple est encore une fois splendide avec pleins de détails comme ce dragon à l’entrée.

Les temples et pagodes sont peintes dans un rouge éclatant.

Les différents temples auxiliaires semblent perdus dans la nature luxuriante.

La pagode semble surveiller l’immense ville de Kyoto depuis ce point de vue privilégié.

Le temple principal est attenant à la falaise, il est soutenu par une impressionnante structure de bois que l’on ne devine pas au premier regard.

Il faut dire que le temple est entouré d’érables japonais qui en cache les fondations.

La visite de Kiyomizu en automne doit être fantastique.

Je sens que ce temple résonne en moi, en finissant le tour de visite, je décide de retourner pour ne profiter une deuxième fois. La vue de la pagode rouge avec la ville en arrière plan, le grand temple de bois et les érables japonais constituent un paysage presque parfait, onirique.

En redescendant de Kiyomizu Dera, je retourne flâner au hasard des rues traditionnelles commençantes. Je rejoins les différents points de vue les plus beaux du vieux Kyoto, que j’avais déjà visité la veille au soir, dans l’intimité de la nuit.

Maintenant c’est une toute autre histoire, que de monde! Il y a de nombreuses filles et quelques garçons qui sont habillés en kimono traditionnel, c’est très beau.

La vue sur les toits et la pagode de Higashiyama est splendide, malgré tout je préfère l’atmosphère de la nuit dans ce quartier.

Nous finissons la journée par la découverte du temple d’argent. Un petit temple en périphérie de la ville, au pied d’une montagne, il n’a pas la splendeur du temple d’or, d’ailleurs je ne suis pas sûr qu’il y ait vraiment de l’argent sur la façade.

Néanmoins le cadre de ce temple est très relaxant, il ne semble pas beaucoup visité ou alors j’ai eu de la chance en fin de journée un leur avant la fermeture. Le petit plan d’eau permet une belle réflexion du bâtiment lové dans un jardin typiquement japonais très bien entretenu.

D’ailleurs le jardin japonais vaut à lui même le déplacement, avec une petite promenade qui permet d’en faire le tour, on arrive à une cascade, c’est très humide, la mousse recouvre complétement le sol.

Puis le chemin grimpe jusqu’à un promontoire qui domine les toits du temple et des environs.

La pluie commence à tomber de plus en plus. Il faut dire qu’en Juin, la saison des pluie commence à être plus intense et c’est normal qu’il pleuve. Alors que le début de la visite du temple d’argent se faisait sous une légère bruine qui donnait un aspect mystique au lieu et me rafraichissait après les fortes chaleurs de la matinée, c’est beaucoup moins agréable avec les grosses gouttes.

Je me dépêche de prendre un taxi qui attend à la sortie de la rue piétonne. Étant donné que la pluie est censée durer, je pars rejoindre la petite boutique de vente de kimono Ochikochiya que j’avais repéré. On entre dans une petite boutique qui ne paye pas de mine, il faut enlever les chaussures à l’entrée puis une vieille dame vient nous accueillir, elle ne parle pas beaucoup anglais mais on arrive à se faire comprendre. Il y a plusieurs types de kimono en vente, parmi elles il y a des pièces vintage, de type casual ou formal. En soie ou en coton, les prix sont très abordables, c’est même surprenant car j’ai l’habitude des prix chinois pour les tenues traditionnelles, ça peut valoir une fortune, ici les plus belles pièces sont dans l’ordre de la centaine d’euro en comptant les accessoires. Nous choisirons deux kimono de soie de type traditionnel, c’est sans doute les plus beaux mais aussi les plus chers de la boutique. Ils sont très détaillés avec de très beaux motifs et des belles couleurs. On recommande vraiment cette boutique de Kimono, c’est vraiment une très belle occasion pour acheter un souvenir de qualité. Le plus amusant reste le temps qu’il faudra à la dame pour plier et emballer les kimonos, elle fait cela avec une telle minutie avec des gestes lents et précis. Cela va presque nous faire mal au cœur de devoir déballer. Il est maintenant tard et la pluie ne faiblit pas, on décide de rentrer à Kyoto station pour dîner avant de retourner à l’hôtel et conclure cet court séjour dans la plus belle ville du Japon. Un plat de ramens simple fera bien l’affaire. Une fois encore, on est choqué par le gout des ramens dans ce restaurant quelconque !

Nous avons été émerveillé par les différents sites de la ville mais surtout par son atmosphère si calme et minutieuse. On a l’impression que cela imprime en nous et on se laisse prendre par le rythme de Kyoto. Après une dernière nuit à Kyoto on rejoint la gare aux aurores. Pour la suite du voyage, il nous faut passer à Osaka avant de rentrer en France. Pour voyager et se déplacer au Japon il n’y a rien de plus facile que prendre les transports en commun. Que ce soit au sein de Kyoto pour rejoindre les différents lieux touristiques que pour arriver et repartir de la ville. Pour retourner à Osaka, je décide d’expérimenter le Shinkansen au lieu de reprendre le Hakura train.

Le trajet est incroyablement rapide et confortable, en moins de 15 minutes, on a quitté la capitale médiévale pour rejoindre la mégapole moderne. On ne peut pas faire plus efficace.

J’ai vraiment trouvé le Japon tellement facile et reposant, j’aime la façon de parler si particulière et douce. On sent beaucoup de précision et de perfectionnement dans l’attitude, dans la façon de vivre. Je souhaite revenir au Japon plus longuement pour vraiment se mettre au rythme zen et calme moi aussi. Revenir sans forcément visiter les sites touristiques mais plutôt pour faire la tournée des restaurants, des cafés et boutiques et partir en voiture sur les routes de campagne.