Chongqing est surnommée la ville des montagnes, mais je trouve que le surnom qui lui va le mieux serait le Hong Kong du Sichuan, par son environnement incroyable sur lequel cette ville tentaculaire a été édifiée. A la confluence des fleuves Yangzi et Jialing, Chongqing a un pouvoir d'attraction incroyable, grâce à une culture locale forte et une architecture unique. C'est surement une des villes les plus intéressantes de Chine, même si elle ne compte pas beaucoup de monuments historiques, on vient y trouver une atmosphère, et le plus simple est de marcher dans les rues, de grimper tous ces escaliers pour la découvrir.
Chongqing a du s'adapter à son environnement exigeant : des montagnes et deux grands fleuves pour une population très importante. Mais contrairement à d'autres villes qui se seraient auto limitées dans leur développement, Chongqing a comme accepté ce défi et a créé une architecture originale vraiment passionnante à découvrir.
La station de métro de Liziba par exemple, est connue dans le monde entier car le métro entre carrément dans un bâtiment accroché à la montagne qui sert aussi de station.
Selon le panneau d'information de la station, un système d'amortisseurs spéciaux ont été développés pour éviter les nuisances sonores pour les habitants. Liziba est aujourd'hui devenu une attraction touristique de la ville.
Sur le fleuve Jialing, de nombreux ponts ont été construits, ici trois ponts enjambent le fleuve dont un pont spécial pour le métro qui relie le quartier historique de Yuzhong et le quartier financier du Nord de Chongqing.
Depuis la station de Liziba, on peut grimper jusqu'à Erchang, une ancienne zone industrielle restaurée avec des bars et restaurants. La montée est ardue, on grimpe à flanc de montagne en passant dans une zone qui a accueilli les ambassades pendant la seconde guerre mondiale. Attaquée et envahie par l'armée japonaise, la Chine avait déplacé sa capitale à Chongqing, grâce aux montagnes et au brouillard si fréquent dans la région, c'était une ville idéale pour se protéger des bombardiers japonais. Cette colline aux falaises à pic étaient une base parfaite qui a brassé de nombreuses nationalités, la plupart des maisons ont été détruites, on ne trouve que quelques vestiges mais surtout une vue sur le fleuve, et parfois un métro passe juste devant nous.
On peut voir les toits en contrebas, et les nouvelles constructions qui ne s'arrêtent. Chongqing est un chantier perpétuel.
En grimpant, on traverse des ensembles immobiliers un peu plus vieux, on y trouve une très belle atmosphère encore, des petites chaises ont été installes, le linge sèche sur des fils électriques, il y a beaucoup d'arbres, dont des orangers qui nous feront un petit gouter pour prendre de forces avant de finir ces envolées d'escaliers.
La vue depuis les fenêtres est fantastique, mais il faut avoir de beaux mollets pour rentrer chez soi depuis la station de métro en bas de la colline...
Depuis la zone de Erchang, tout en haut de la colline, on a une vue splendide sur Yuzhong et le Yangtze. Je suis déjà venu la nuit ici, il y a beaucoup de bars très sympas et la vue est géniale. En journée, on peut profiter de ce fameux brouillard de Chongqing, surnommée aussi Wudu, la capitale dans le brouillard.
Après un déjeuner dans un véritable style de Chongqing, face à un dépôt de Chang'An, la marque de voitures locale, on reprend notre exploration dans le quartier de Yuzhong, vers Kuixinglou. Autour de Kuixinglou, il y a un dénivelé incroyable, ce qui n'a pas empêché les urbanistes de la ville de lancer de grands projets immobiliers pour héberger tous les habitants. C'est ici qu'on a le plus l'impression d'être dans une version Sichuanaise de Hong Kong.
Ici pas de vue sur la baie de Victoria, mais sur le fleuve Bleu, ce qui n'est pas mal. Ici une densité de population incroyable, et des passerelles pour passer d'immeubles en immeubles, des ascenseurs, des escalators pour retrouver la rue et les commerces.
Il y a quand même un bruit de fond permanent dans cette ville, avec toutes rues qui s'entremèlent, ce flux continu de voitures qui rebondit contre les façades des immeubles.
A Yuzhong entre les immeubles d'habitations on a aussi de grandes tours de bureaux.
On pénètre dans les ensembles immobiliers, Certains appartements donnent directement sur la falaise, je n'ose pas imaginer le niveau d'humidité et l'obscurité dans ces habitations. Ce côté vétuste des rues et façades, en béton brut, les vieux qui jouent au Mahjong dans les rues, on est en plein dans l'atmosphère de Chongqing.
On continue notre exploration urbaine, on continue d'enfiler des marches d'escaliers, les jambes en prennent un coup, alors que l'on traverse des immeubles toujours plus hauts, toujours plus denses.
Au milieu de tout cela, une vieille maison qui fait de la résistance.
Une cabine rouge du téléphérique de Chongqing passe au dessus de nos têtes. A l'origine un moyen de transport réalisé pour relier les différentes rives des fleuves et connecter les différents quartiers, c'est aujourd'hui devenue une des attractions les plus connues et courues de Chongqing. Il faut dire que ce téléphérique a beaucoup de charme, et il a été vu dans de nombreux films chinois qui se sont déroulés dans la ville de Chongqing, et ce téléphérique était un lieu idéal.
Un des ensembles immobiliers les plus caractéristiques de l'architecture du Chongqing des années 1990 c'est le quartier de Baixiangju. Il n'y a pas d'ascenseurs et les communs se trouvent dans l'obscurité. Pour entrer, il faut passer sous une bache de travaux et on arrive dans un monde fait de béton brut, de carrelettes blanches sales, de joueurs assidus de Mahjong et une vue sur le Fleuve.
Depuis les passerelles, on aperçoit le téléphérique, mais aussi le pont sur le fleuve bleu, le nouveau batiment du Raffles.
Le Sheraton avec son architecture tout droit sorti d'Amérique du Nord, un style très Chongqing...
Ici pas d'ascenseurs, il faut donc grimper tous ces escaliers pour rentrer chez soi avec ses courses.
Les passerelles pour rejoindre les différentes tours depuis la rue du haut de la colline.
Les façades caractéristiques de ces batiments des années 1990.
Et pendant ce temps là, les cabines du téléphérique remplies de touristes continuent de se croiser au dessus du fleuve.
Ces grands ensembles rappellent une époque de Chongqing. Aux premiers abords, ces immeubles semblent tristes, surtout avec notre regard occidental, qui seraient surnommés de cages à lapins mais qui sont mieux acceptés en Chine. On peut imaginer que les personnes qui ont les balcons vue fleuve bleus ne se plaignent pas trop.
La vue sur la rive sud est très sympa.
On essaye de rentrer à l'hotel car les jambes sont cassées après toutes enfilades d'escaliers. On ne veut pas remonter, on en a un peu marre. On se dit que l'on va descendre jusqu'au rez de chaussée. Mais c'est plus simple à dire à qu'à faire. On entre dans l'immeuble, il n'y a pas de lumière. Il faut allumer la lampe de poche du téléphone. L'ambiance pourrait être glauque. Certaines portes sont ouvertes, les appartements sont obscurs, humides, désordonnés. Des odeurs se dégagent des cuisines. On cherche dans le noir où est la sortie, les gens que l'on croise sont étonnés de voir ma tête blonde dans ces couloirs. On suit la source de lumière jusqu'à finalement trouver la porte de sortie. On appelle un taxi et j'achète une bouteille d'eau à un vendeur de rue. Il m'annonce le prix, j'entends clairement 10 RMB pour deux bouteilles, OK un peu cher mais bon. Je le paye avec Wechat et lui montre la preuve de paiement. Le vieux monsieur commence à s'exciter, pas "10", "4" ! Franchement, avec son accent je suis sur d'avoir entendu "10", je lui répète, il me répète "4", j'entends toujours "10", bien que les mots sont très proches, c'est la première fois que je fais l'erreur comme cela. Le vieux monsieur est très honnête et rit de la situation, il me tend 6 RMB en billets pour me rendre la différence.
Ce matin on retourne vers le télécabine du Fleuve Bleu. C'est devenu une attraction touristique, bien plus que la dernière fois que j'étais venu à Chongqing, c'est vraiment dommage, il faut faire la queue presque une demi heure alors que l'on est arrivé à l'ouverture. La vue sur Yuzhong et le fleuve bleu vaut quand même le coup.
Depuis la rive Sud, on a a mon avis la plus belle vue de Chongqing. On apprécie déjà cette vue depuis la station de téléphérique.
De ce côté de la ville aussi, les projets immobiliers se sont adaptés au dénivelé. Un énorme trou a été creusé autour de cet immeuble.
On arrive dans un petit quartier refait de Chongqing. Aujourd'hui toutes les villes de Chine restaurent de cette manière un peu toc les quartiers historiques. Des restaurants et des magasins de souvenirs s'installent et ça enlève beaucoup de charme, mais on ne peut rien n'y faire. Ce quartier est quand même très agréable, avec une belle perspective sur Yuzhong.
Une petite esplanade permet de profiter de la vue sur le centre de Chongqing, qui d'ici ressemble à une île.
On a vraiment une différence de styles intéressante, dans ce quartier qui était aussi riche en nationalités et influences internationales pendant la guerre.
Une autre esplanade face au métro vaut le coup.
Les restaurants du quartier valent le coup, et on en profite pour s'installer tranquillement.
On continue notre exploration de la rive Sud, malheureusement à cette heure, on est en plein contre jour. Il vaut mieux revenir en toute fin de journée pour un magnifique coucher de soleil et les éclairages magnifiques sur le centre ville, notamment le nouveau Raffles, qui est vraiment un batiment hallucinant.
Chongqing est une ville qui est réputée pour ses embouteillages monstres. Surtout au niveaux des ponts qui sont des entonnoirs à voitures. Il est fréquent d'être coincé sur un pont pendant une demi heure à attendre. Certains clients des taxis décident de descendre et finir leur parcours à pieds.
De retour à Kuixinglou, on adore les immeubles de ce quartier, ici il ne faut pas avoir le vertige pour s'engager sur les passerelles.
Ici je ne me sens pas du tout rassuré.
C'est un très beau sujet photographique qui mérite vraiment de passer dans le quartier.
Au loin d'autres passerelles de dingues tellement photogéniques.
Au Nord de Chongqing, la vue sur le nouveau quartier financier en plein développement.
Ce quartier semble fermé depuis la rue, il ne faut hésiter à monter les escaliers sur la droite pour arriver sur cette esplanade qui donne une vue sur les passerelles, mais aussi sur les tours de Yuzhong.
Avant de partir de Kuixinglui, cet ouvrier me donne le vertige. Il est passé de l'autre côté de la passerelle et bricole, à chaque fois qu'il se déplace, il décroche sa sécurité et ne semble pas du tout craindre de tomber, c'est vraiment flippant.
On finit notre promenade dans Yuzhong, en cette fin de journée. Il y a beaucoup de monde dans ce quartier, un bruit incessant, et du dénivelé qui fatigue l'organisme.
La place de Jiefangbei représente le centre de Chongqing, c'est ici que l'on retrouve toutes les boutiques de luxe.
Tout au bout de Yuzhong, on trouve des quartiers tellement désordonnées avec un charme notable. Les fils électriques, les façades brutes, les passerelles, les escaliers, et encore et toujours les fameux joueurs de Mahjong.
Dans cette rue, on a une belle perspective sur le nouveau Raffles, c'est ici que les transporteurs font leur dispatch pour envoyer les colis dans les différentes villes de la région. L'activité est incessante, dans cet environnement urbain incroyable.
On se retrouve perdu et coincé encore une fois. Il nous faut traverser un mall fermé et vide pour trouver une porte de sortie, on a quand même une belle vue sur un grand pont.
Le nouveau batiment le plus incroyable de Chongqing est celui-ci, il n'est pas encore terminé, mais semble bien s'inspirer du Marina Bay de Singapour, mais celui-ci semble encore plus impressionnant.
C'est sur cette dernière image que l'on quitte Chongqing. Une ville qui nous a vraiment plu et qui mérite complétement une exploration urbaine. Par contre le physique en prend un coup, le bruit, les escaliers, la foule, toute la journée cela fatigue énormément. Je recommande de passer au moins trois jours à Chongqing pour pouvoir baisser le rythme et ne pas essayer de trop en faire sur un temps plus court. Depuis Chongqing, il est possible d'embarquer dans une croisière dans les Trois Gorges du Fleuve Bleu, une destination que je rêve de faire un jour.