Avec l’épidémie de COVID encore très vivace partout dans le monde. Le choix de transport entre la Chine et la France s’est réduit comme peau de chagrin. Depuis la ville de Hangzhou seules quelques rotations, aléatoires persistent. Je repère une liaison Hangzhou Le Caire puis le Caire Genève qui me permettra de résoudre mon problème de retour mais qui nous ouvre les portes vers un nouvel univers, celui de l’Egypte. Ce pays a toujours été tout en haut de ma liste et je valide donc cette option pour un vol en fin d’année. Après un long vol de nuit depuis Hangzhou, j’arrive aux aurores dans la capitale de l’Egypte. 

C'est une première pour moi avec Egyptair, le niveau de prestation est inférieur aux compagnies européennes, mais on a le confort d'un vol direct depuis ma "petite" ville de province et la capitale de l'Egypte. En une nuit, on change complètement d'univers. C'est ce qui est tellement extraordinaire avec les voyages en avion, on passe de la civilisation chinoise à la civilisation égyptienne, on a survolé la route de la soie.  

Les formalités d’entrées en Egypte sont simples même en période COVID comparé à la Chine. Il faut seulement acheter un visa au guichet de banque juste avant l’immigration contre 25 dollars et l’apporter au douanier un peu plus loin qui me questionne sur mon voyage et me demande de lui montrer mes réservations d’hôtel. Dès l’attente des bagages on est mis dans le bain directement avec les nombreux rabatteurs qui viennent jusqu’ici proposer leurs services de taxi ou chambres d’hôtel, une constante en Egypte à laquelle il faut s’habituer Ma compagne me rejoignant en fin de journée depuis la France et nous avons décidé de partir le lendemain très tôt pour Assouan, je ne veux pas trop souffrir du décalage horaire de 6 heures, donc j’ai prévu de dormir à l’hôtel le plus pratique, le Méridien de l’aéroport. Après avoir déposé les bagages à l’hôtel, il est juste 7h du matin. J’improvise cette première journée tout seul et je ne retenir mon impatience d’aller voir les pyramides, ce monument aux dimensions incroyables, qui m’avait fasciné depuis l’enfance. Je prends donc un Uber pour Gizeh. 

On traverse la ville en pleine heure de pointe, la circulation est terrible, l’odeur de l’essence, les piétons qui traversent entre les voitures qui ne freinent pas, les façades des immeubles non peintes, la poussière partout qui obstrue la vue, les premières impressions du Caire ce matin montrent une ville chaotique. Il faut à peu près une heure pour rejoindre Gizeh. A cette heure-ci, il n’y a personne, je me demande si le site est ouvert. J’avais lu que de nombreux vendeurs harcèlent les visiteurs et pourtant je suis un peu perdu là face au guichetier qui semble se réveiller. Après avoir passé le portique de sécurité, on se retrouve nez à nez avec le Sphinx, et les grandes pyramides dans son dos. 

Image incroyable, je ne réalise pas encore que je foule la terre des pharaons, ce monument si fascinant que tout écolier a étudié en cours d’histoire à l’école voit de ses propres yeux. 

Nous sommes maintenant quelqu’un à contempler le Sphinx lorsque quelqu’un vient me parler. Il s’agit d’un homme pakistanais en visite au Caire pour une réunion professionnelle et qui a pris une journée pour visiter Gizeh, il demande si cela ne me dérange pas de faire la visite ensemble, car il a vu que comme lui j’étais tout seul. Je trouve très intéressant de pouvoir partager cette visite avec quelqu’un et bien sûr j’accepte cette gentille proposition. Après la découverte du Sphinx, nous remontons la route vers la plus grande Pyramide, la Pyramide de Kheops qui culmine à 137 mètres. 

Il y a un temple fermé à son pied ainsi que plusieurs petites pyramides.

Nous allons au pied de la pyramide pour en prendre la mesure, mais c’est impossible, les blocs de pierre sont énormes, empilés avec précision les uns sur les autres dans cette structure qui a traversé les âges depuis au moins 4500 ans. 

Le pharaon Khéops avait construit la plus grande pyramide et à sa mort c’est son frère Khephren qui a récupéré le pouvoir, lui aussi a construit une grande pyramide à côté de celle de son frère mais ses dimensions sont légèrement inférieures, comme elle est construite un peu plus en hauteur cela ne se perçoit pas à l’œil nu. 

La pyramide de Khephren a conservé une partie de sa couverture de calcaire qui lui fait comme un chapeau, ce qui en fait pour moi la plus belle des trois grandes pyramides.  

On longe les pyramides sur la route qui fait le tour du site, l’absence de touristes ici nous donne un sentiment incroyable de plénitude face à ces géants de pierre, une des 7 merveilles du monde antique, et la seule qui a résisté aux épreuves du temps.

On arrive à la troisième pyramide, la pyramide de Mykérinos qui est la plus petite des trois grandes pyramides de Gizeh.  

On retrouve des touristes au niveau d’un point de vue aménagé derrière les pyramides, la vue depuis ce promontoire permet d’avoir sous nos yeux les trois pyramides avec le faubourg de Gizeh en arrière-plan. D’ici on a une vue complète sur le site mortuaire.

De l’autre côté du site, la ville tentaculaire du Caire s’est déjà étendue avec un nouveau quartier très dense.

On décide de continuer notre tour à pieds du site des pyramides en marchant dans le sable, suivant les dromadaires, on a quand même bien plus de peine qu’eux pour avancer en baskets sur ce terrain. 

En grimpant sur une bute, on arrive à un point de vue qui permet d’avoir la vue sur les trois pyramides correctement alignées ainsi que les petites pyramides satellites, ce qui fait donc 9 pyramides si on compte bien. 

On s’installe ici, un parasol a été installé pour profiter de la vue sans prendre un coup de soleil, il faut dire que même de bon matin, le soleil tape fort, et à force de marcher dans le sable on a de plus en plus chaud. 

D’ici on peut contempler les faubourgs de la ville du Caire, une des plus grandes agglomérations du monde, qui borde le site et le désert et s’étendent à perte de vue jusqu’à l’horizon. 

On retourne au Sphinx puis trouvons un endroit pour déjeuner pile face à l’entrée des pyramides, la vue est fantastique et on se repose un moment. 

Avec mon nouvel ami pakistanais on décide de continuer la journée ensemble en prenant un taxi pour la Citadelle de Saladin dans le vieux Caire. Cette citadelle construite au XIIe siècle par le sultan dans un but défensif offre une des plus belles vues de toute la ville. Elle renferme aussi de très beaux monuments qui se visitent.

La grande mosquée de Mohamed Ali en style Ottoman baroque imite les grandes mosquées d’Istanbul avec sa coupole et ses hauts minarets. 

La cour intérieure est éclatante de blanc, au centre coulait une fontaine pour se laver. Cette cour est surmontée de la fameuse horloge – en panne – que la France avait offerte en échange de l’obélisque qui trône place de la République à Paris.

L’intérieur de la mosquée est grandiose sous les coupoles, et effectivement il y a une grande ressemblance avec les édifices que l’on avait visité à Istanbul. Malheureusement un grand échafaudage au milieu empêche de prendre toute la mesure de la salle de prière. 

On ressort de la mosquée pour trouver une belle vue panoramique sur le vieux Caire qui soit bien dégagée. En entrant dans les jardins, on arrive à un balcon qui domine les mosquées du Caire. Les deux mosquées au premier plan semblent d’un style homogène mais en fait 5 siècles séparent leur construction. 

On domine aussi les vieux quartiers, Zamalek et même les pyramides qui pointent au-dessus de la poussière, on comprend pourquoi Saladin avait choisi cet emplacement de choix pour sa citadelle fortifiée.

On entre dans une dernière mosquée plus petite et qui semble plus ancienne, sa cour est entourée de colonnades et surmontée d’une coupole verte.

Après cette longue journée, je retourne à l’aéroport pour retrouver ma copine qui va bientôt atterrir, en fin d’après-midi j’ai eu de grandes difficultés pour trouver un Uber, la circulation étant très difficile dans la rue en contrebas de la citadelle, j’ai attendu presqu’une heure pour qu’il arrive enfin jusqu’à moi. 

Cette première journée au Caire aura été intense. Je suis déjà tombé sous le charme de l'énergie de cette ville et on a hate de revenir y passer quelques jours à la fin de notre séjour, dans une dizaine de jours.