La partie orientale du parc d'Isimangaliso est vraiment incomparable par rapport à la partie occidentale. Les animaux sont beaucoup plus présents et on a accès à de belles plages sur le littoral de l'Océan Indien. Les baleines viennent nager juste derrière la ligne de démarcation des vagues, c'est vraiment impressionnants. Tout au bout de la route, la plage de Cape Vidal est immanquable dans la région. Puis nous passons la fin d'après midi sur un bateau dans l'estuaire de Ste Lucie où nous côtoyons de près les animaux qui peuplent cette zone unique en Afrique, les hippopotames, les crocodiles et bien d'autres.
Après la demi journée un peu ratée d'hier dans la partie occidentale du parc, on espère qu'aujourd'hui on aura plus de chance dans sa partie orientale. Notre hôte nous avait prévenu que c'est cette partie qui est la plus intéressante et il nous a conseillé d'y passer la demi-journée en remontant jusqu'à la plage de Cape Vidal puis de revenir. Finalement, après coup on regrettera de ne pas avoir consacré la journée entière dans le parc, c'est tellement magique. La meilleure combinaison serait sans doute de faire la route à la recherche des animaux le matin et le soir puis passer le milieu de la journée sur la plage de Cape Vidal en emportant de quoi faire un pique nique à Sainte Lucie. Dès l'entrée du parc, on est mis dans l'ambiance avec un groupe de singes et de phacochères installés sur le parking.
Ici, les panneaux sont très mignons. Non seulement il faut rouler doucement pour éviter de percuter un animal sauvage, mais il faut aussi contourner les crottins pour ne pas écraser les scarabées.
Dès les portes franchies, on sent que la chance sera avec nous aujourd'hui, je ne sais pas pourquoi. Mais il ne faut pas longtemps pour apercevoir la tête de phacochères dans les broussailles.
Sur un arbre, on voit un oiseau au col blanc et la tête toute noire et le plumage gris. On ne l'avait pas encore dans notre book celui-là.
Des zèbres sont en train de brouter les herbes hautes au milieu des palmiers. La végétation est encore très verte malgré que l'on soit en hiver. Le courant d'air chaud qui vient du Nord du Mozambique permet à cette région d'Afrique du Sud d'avoir un climat subtropical très agréable en hiver.
Il y a plusieurs pistes qui permettent de s'écarter de la route principale qui va à Cape Vidal. Elles ne sont pas toutes en très bon état, on est content de ne pas avoir une petite voiture même si je pense que cela passerait, c'est quand même plus confortable comme cela.
On arrive à un plan bordé de palmiers, c'est bucolique.
On croise une voiture avec des personnes âgées à l'intérieur qui baissent la fenêtre pour nous dire qu'un peu plus loin c'est super, il y a un groupe d'hippopotames qui est sorti de l'eau.
On s'installe avec la voiture et le moteur éteint pour rester avec eux un long moment. Il y a une vue idéale depuis l'endroit où l'on s'est garé, on domine les hautes herbes et on peut les voir en détail. Il y a même un petit avec sa mère.
Les pistes permettent de faire plusieurs détours vers les points d'eau. Ce deuxième point d'eau est beaucoup moins peuplé que le premier, on n'observe rien mais la vue est belle, c'est très reposant.
Il y a quand même un héron qui pêche, on ne peut pas le louper avec son plumage tout blanc au coeur de cette végétation tellement verte.
La route est cette fois inondée, ce n'était pas prévu ça.
On n'ose pas trop s'engager car l'eau n'est pas assez claire pour voir si c'est profond ou pas. Ma copine se pose pleins de questions et elle est inquiète. Et puis si on se retrouvait coincé ? Il y a peut être des crocodiles qui n'attendent que ça ! En plus on n'est pas sur la route principale, on fait quoi si personne ne nous remarque planté au milieu du gué, il n'y a pas de réseau téléphonique ici. Une voiture arrive, s'arrête, se retourne et repart dans l'autre sens. Puis un peu plus tard, un gros pick-up arrive, il s'arrête et décide de passer. Bon finalement, on le suit et on franchit le gué. En plus on est récompensé car juste de l'autre côté du gué, on tombe sur un buffle.
Finalement, on s'amuse beaucoup avec le pick-up, ces routes sont toutes facilement franchissables et c'est un vrai plaisir avec les grosses roues, on a l'impression de survoler les aspérités de la piste.
On arrive à un premier point de vue où il n'y a rien à voir, on est dans la végétation mais cela fait du bien de se dégourdir les jambes. Il est toujours mentionné sur les panneaux que sortir du véhicule se fait seulement au risque et péril des visiteurs. On fait attention à ce qu'il n'y ait pas de prédateurs autour de nous, même si le parc n'abrite pas de lions, on ne sait jamais.
On s'arrête à un autre point de vue, on peut sortir de la voiture à nos risques et périls pour monter à un point de vue. Un gros arbre a poussé sur le bord du parking.
Depuis ce point de vue on domine tout le parc d'Isimangaliso, avec l'estuaire de Sainte Lucia, la zone humide et de l'autre côté l'océan.
On fait un autre détour pour la plage de Mission Rocks qui nous avait été conseillée par notre hôte. On roule sur les immenses dunes de sable et depuis la route on peut voir les baleines au large qui expulse l'air depuis leur dos. La plage de Mission Rocks Beach porte bien son nom.
Ce n'est pas une plage de sable fin mais plutôt des petites criques de sable puis de gros rochers creusés par les vagues violentes qu'il y a ici sur ce rivage.
On pourrait rester des heures à regarder les vagues venir s'écraser sur les rochers.
Pour ma copine originaire d'une province très loin à l'intérieur des terres et qui n'a pas connu les joies des vacances à la mer, elle regarde dans les piscines naturelles dans rochers pour voir toute la vie marine qui s'y est trouvé coincée à marée basse. Il y a des coquillages, des algues et des petits poissons.
On revient sur la route principale vers Cape Vidal, il faut dire que le temps passe tellement vite, on se demande si on va avoir le temps de tout voir dans cette partie du parc, c'est pour cela qu'après coup on se dit que cette zone mérite largement une journée entière d'exploration. Sur un poteau, un aigle s'est installé pour inspecter la zone. Une nouvelle espèce que l'on avait pas encore vu il me semble.
La zone humide autour de l'estuaire abrite beaucoup de buffles. Un des animaux du big five que l'on avait le moins pu voir dans le Kruger, ici il y en a beaucoup. On trouve d'abord ce groupe de trois buffles qui broute juste à côté du chemin sur une piste.
Puis dans une clairière, cette image est absolument bucolique, on se croirait dans une estampe de Chine, mais non on est en Afrique. Avec ces buffles et cet arbre à la forme vraiment bizarre.
Un héron vient même au premier plan pour ajouter une touche de blanc à cette photo en vert et noir.
Il y a beaucoup d'eau dans cette clairière, et cela attire les hérons de différentes espèces qui viennent y chercher à manger.
Les dunes sont tellement hautes qu'elles ressemblent à des montagnes. La route monte en lacets au milieu de la forêt pour grimper jusqu'à un autre point de vue. On descend de voiture et on peut grimper à des escaliers en bois jusqu'à une tour d'observation. Depuis les hauteurs, on peut voir les baleines dans l'océan, alors que de l'autre côté c'est l'immense estuaire de Sainte Lucie, le plus grand d'Afrique. c'est incroyable.
Comme d'habitude, on arrive à apercevoir un Kudu, mais il est un peu loin et en plein milieu de la végétation.
La piste n'est pas très large par endroit, mais il semble que c'est prévu intelligemment et elles sont en général en sens unique. Donc on n'a pas de problème de circulation, sauf quand on croise un buffle sur la route qui empêche les voitures de passer et manque de peu de charger notre voiture quand on passe a côté de lui. Il n'a pas l'air très content de nous avoir céder le passage, et lorsque l'on est juste à son niveau, il fait un mouvement comme si il avait l'intention d'enfoncer la voiture. C'est vraiment le seul moment où j'ai vraiment eu peur pour la voiture de tout le voyage. Effectivement, j'avais lu que de tous les membres du Big Five, il fallait faire le plus attention au buffle. Malgré ses airs tranquilles d'herbivore, il est en fait assez agressif.
On arrive finalement sans dommage à Cape Vidal, on se gare sur le parking de la plage et on marche jusqu’au sable, la plage est tout simplement magnifique, en forme de croissant et des dunes à perte de vue. L’eau est bleue, il y a beaucoup de vagues, on sent la puissance de l’océan indien. Les vagues se brisent sur une barre de sable, les enfants se baignent donc dans cette zone plus calme. Certains ont un masque tuba pour voir les poissons.
Le reste de la plage est vide, c'est tellement impressionnant.
Les mouettes ont une tête bizarre ici. Bien plus jolies que leurs cousines européennes. Elles ont le plumage blanc, mais les ailes et la tête grise et le bec rouge avec une démarcation des couleurs très nette.
Les baleines sont juste derrière les vagues, on peut voir leurs bosses dépasser, parfois leur queue. On peut voir le jet d’eau qu’elles expulsent pour respirer. Quel endroit magnifique, on tombe vraiment sous le charme et on se dit que l’on resterait bien au moins une nuit ici pour profiter du cadre, il y a un hébergement derrière la plage, si on avait su que Cape Vidal était aussi charmant.
Mais on est obligé de rentrer sur Ste Lucia car on a réservé une sortie en bateau dans l’estuaire pour voir les animaux. Sur le chemin du retour, on croisera beaucoup d’animaux encore, la partie orientale du parc nous a semblé bien plus peuplée que la partie occidentale, si il y avait un choix à faire, il vaut mieux zapper la partie occidentale et faire à la place une des nombreuses marches autour du centre ville de Ste Lucia. D'abord un troupeau de zèbres qui vient à traverser la route juste devant nous.
Puis le clou du spectacle et le moment le plus incroyable de la journée. Alors que l'on est en train de se dire que l'on n'a pas encore vu de rhinocéros aujourd'hui, on en voit un qui est en train de brouter dans la clairière. Il est un peu loin et certaines voitures ne le remarquent même pas.
Quelle belle conclusion à notre escapade dans le parc d'Isimangaliso !
On retourne à Sainte Lucie et on prend un petit déjeuner rapidement avant de retourner à l'hôtel. C'est à l'hôtel que l'on vient nous chercher pour nous emmener à l'embarcadaire pour notre soirée sur l'eau, le meilleur moyen d'approcher la faune dans son environnement naturel. Un engin démesuré vient nous récupérer à l’hôtel. Comme un immense camion tout droit sorti d’un film de Mad Max.
Au port, on tombe sur un lézard moniteur qui se dore au soleil, ça a même pas commencé que l'on a déjà pu ajouter un nouvel animal à notre book.
On grimpe dans un petit bateau qui accueille un peu moins d'une dizaine de personnes. Ma copine est un peu inquiète que l'on coule sur ce petit rafiot où qu'on se fasse attaquer par des hippopotames. Il faut dire les bateaux des autres compagnies sont beaucoup plus imposants.
Mais finalement cela s'avère être un très bon choix. On est au plus proche de l'action, le capitaine a un humour très anglais mais il est passionné par son métier. Il nous explique que l’estuaire a pu retrouver son état naturel que récemment après de nombreux efforts de conservation. Il nous parle aussi d’un projet trans frontalier de parc naturel qui permettrait aux animaux de pouvoir errer librement depuis Isimangaliso, vers le Swaziland et le Kruger, le Bostwana et revenir en Afrique du Sud afin de recréer leur itinéraire de migration originel. En tout cas, les berges de l'estuaire sont vraiment splendides.
Il y a beaucoup d'animaux qui vivent dans l'estuaire et les plus classiques sont bien sur les hippopotames. On tombe rapidement sur un groupe à moitié endormi. Il y a même un des hippopotames qui dort sur le cou de son congénère.
Il y aussi beaucoup d'oiseaux qui vivent de l'estuaire. Principalement des oiseaux pêcheurs que l'on voit voler autour du bateau, dont ces hérons aux couleurs brunes.
Et ce martin pêcheur géant.
Puis des groupes d'oiseaux qui volent au-dessus de l'estuaire.
Au soleil, immobile on pourrait le confondre avec un tronc d'arbre échoué sur la berge...
Ce gros crocodile est en train de bronzer tranquillement pour réchauffer son sang.
Il faut reconnaitre que cet estuaire est quand même un endroit plutôt hostile pour l'homme. On n'a aucun repère et on se demande bien comment faire pour s'en sortir si jamais le bateau venait à couler, entre les hippopotames et les crocodiles, sans compter les léopards qui rodent.
Tout en haut d'un arbre, on voit un aigle fier se percher qiu tient dans ses serres un poisson. Il s'installe et se met à le manger. On coupe le moteur et on dérive pour arriver au plus proche de lui. On ne fait aucun bruit et on peut entendre avec distinction le bruit de son bec qui déchire la chaire du poisson.
Au milieu des roseaux, on tombe sur un groupe d'hippopotames en train de dormir tranquillement. Ils ont l'air bien dans la boue les uns sur les autres.
Le capitaine est vraiment d'un style anglais imbattable. Il nous trouve un emplacement privilégié, juste à côté d'un groupe d'hippopotames et s'échoue dans le sable. Il arrête le moteu et, dans un style très British nous dit que c'est tea time et il se met à servir le thé alors que l’on est juste en face des animaux sauvages. Franchement, il n'y avait pas de meilleure idée que de boire une tasse de thé et manger un petit gâteau dans ce cadre.
Sur le chemin du retour, on a le droit à un magnifique coucher de soleil sur l’estuaire, au loin on peut voir les grandes dunes qui dépassent de l'horizon. Ce sont parmi les plus hautes du monde. Elles contiennent une grande quantité de titane, ce qui en avait fait une cible pour les industriels qui voulaient en extraire le minerai précieux. Heureusement le parc naturel en empêche les activités minières et ce cadre est sauvé pour les visiteurs qui injectent de l'argent dans l'économie locale du tourisme.
Un petit hippopotame vient à notre rencontre, ce bébé est très curieux et n'a pas vraiment peur de nous. Derrière on voit sa mère qui nous fixe avec un regard noir. Promis on ne lui fera rien madame !
Le soleil se couche, les rayons rasants donnent une couleur magnifique au paysage. On est le dernier bateau à rentrer à Sainte Lucie, le capitaine nous laisse profiter des hippopotames encore une dernière fois.
Puis c'est la fin, il commence à faire nuit et c'est l'heure de rentrer. On a vraiment adoré
Ce soir on retourne manger en ville au même restaurant d’hier et on s’installe en terrasse, notre objectif est de voir les hippopotames se promener dans les rues de la ville. La veille, nous étions arrivés plutôt tard au restaurant et lorsque les hippopotames sont passés devant le restaurant on était à l’intérieur et on a rien vu. Cette fois on est assis sur la terrasse à un carrefour, l’endroit est stratégique. On commande un verre de vin sud-africain et en attendants les hippopotames, on trie les nombreuses photos des derniers jours. Dans un voyage comme celui-ci, il faut régulièrement trier les photos, je fais le choix de ne garder que les photos que j’aime le plus et en supprime une grande partie. Aussi on continue notre activité favorite en soirée qui est la recherche dans le book de tous les animaux du jour que l’on peut ajouter.
Vers 19h les hippopotames sont de retour et viennent mettre la cohue dans les rues. Ils circulent au milieu des voitures et un attroupement se crée autour des animaux qui ne semblent pas très satisfait de tout ce raffut. Ils s’énervent et s’agitent, on reste à l’écart, puis ils s’enfoncent dans une petite rue. Le serveur du restaurant nous confie que les pannes d’électricité massives à Ste Lucie ces derniers jours faisant qu’il n’y a pas d’éclairage public, les hippopotames sont beaucoup plus présents dans les rues.