Hong-Kong a seulement été retrocédée à la République Populaire de Chine en 1997. Pendant 99 ans, la presqu'ile et l'île ont vécu une expérience inédite de fusion orient-occident et le résultat est fantastique. C'est toujours avec grand plaisir que l'on visite cette ville spéciale entre deux mondes.

Je pars le matin de Chengdu et arrive à Shenzhen sur le coup d’une heure, le temps est pluvieux. Dommage pour une fois qu’il faisait beau à Chengdu, je m’en vais. Heureusement cela changera vite. Le climat de Hong Kong est vraiment agréable, ensoleillé et doux en cette saison. Le principal problème à Hong Kong est de se loger, une simple auberge sur l’île est très difficile à trouver et il est nécessaire de réserver en avance.

Nous trouverons une auberge derrière le célèbre centre de convention. L’île est séparée du continent par la mer, quelques centaines de mètre de mer d’un bleu étonnamment clair quand on voit tout le trafic maritime ici. La mer magnifie la ville et lui donne ce coté charmant et envoûtant. La traverser par l’un des mythiques bateaux de la compagnie de Star Ferry relève du retour vers le futur tout comme traverser le Nord de l’île dans le tout aussi fameux tramway à deux étage, lent mais unique au monde. Une autre caractéristique de Hong Kong est sa verticalité, sa densité, ce qui explique le nombre de panneaux d’affichages qui brillent la nuit le long des rues. Toutes ses couleurs, tous ces alphabets chinois, thaï, européen, …

Il est incontournable de monter au Victoria Peak et contempler les buildings qui s’élèvent à perte de vue sur le littoral. Nous choisissons aussi de partir vers le Sud de l’île, vers les plages de Repulse Bay, qui sont un mélange de côte d’azur pour les buildings, de plage déserte pour le sable fin, et d’Istanbul pour le nombre de super cargos qui canotent au large. Le soleil se couche, les néons s’allument enfin et offre un show spectaculaire. Depuis la péninsule de Kowloon, il est fascinant de contempler cette œuvre de la mondialisation et du capitalisme : des publicités, des buildings où se retrouvent les plus grands traders d’Asie, l’économie internationale a toujours influencé ce territoire. Depuis l’annexion anglaise à la formidable percée de l’Asie sur la scène économique mondiale. Elle est le centre d’impulsion de la région, mais est aujourd’hui concurrencée par Shanghai et Pékin. Cependant, la fusion étonnante de culture européenne et asiatique donne à Hong Kong un formidable attrait. L’effervescence de ses rues plonge le visiteur dans un flux humain multi ethnique ininterrompu.

La première fois que je venais à Hong Kong, je fus déçu, pour la troisième visite de la ville, je me surprends à succomber au charme du port parfumé. Face à tous les antagonismes que je me plais à déceler dans la Chine populaire, toutes ses surprises, je trouvais Hong Kong fade, policée. Policée ou bien « policier » ? Le comportement des hongkongais est rythmé par les multiples panneaux d’interdiction, de cracher, de fumer, de jeter les papiers par terre, de téléphoner, de faire couler l’eau inutilement, ces interdictions que l’on doit respecter sous peine de lourde amendes. Venant de Chengdu, je me suis surpris à déceler mon esprit délinquant, de bon matin un bon crachat en pleine rue, ça ne choque personne sur le continent, par contre ici, je me suis senti en infraction une fois le méfait exécuté. Tombant parfois dans l’excès, ces mesures ont eu la conséquence de supprimer certains comportements jugés alors inacceptables. Maintenant, le coté spécifique de l’île m’attire, ce mélange d’occident et d’orient, de mandarin et de cantonais, de technologie et d’ancien, de démocratie et de subordination à Pékin. Toutes ces cultures ou influences se retrouvent dans ce carrefour dans une joyeuse diversité.