Parcours traditionnel au coeur du Maroc

En début de matinée, Mustapha et Mohammed arrivent avec deux grands dromadaires qui seront nos porteurs pour ces 2 jours dans le désert. Franchement, j’aurai jamais imaginé que cet animal, le dromadaire était aussi grand. Après avoir chargé les dromadaires, nous partons en direction de la palmeraie. Par chance, on tombe sur un plan d'eau sur le bord de la route, ils se remplissent la bosse bruyamment, ils savent probablement que ce genre d'opportunité n'arrive pas souvent. On traverse d’abord la palmeraie avant d’arriver dans le vieux M’Hamid, on traverse les petites ruelles bordées de maisons en pisé puis on sort de la palmeraie, on commence à fouler le sable du désert.

Nous continuons dans la palmeraie, on a un peu du mal à avancer car certaines zones sont pleines d'eau (c'est un comble) et les dromadaires ont beaucoup de difficulté à progresser dans la boue, ce qui peut même se révéler dangereux pour eux, car leurs pattes sont plus faites pour marcher dans le sable que dans l'eau.

Puis on sort de la palmeraie pour trouver le sable doux.

On s’arrête à l’ombre de palmiers pour le déjeuner.

Mustapha décharge les dromadaires et installe le coin repas et la cuisine nomade, il prépare un superbe repas avec assurance, ses mouvements sont justes, le repas excellent, je me régale comme rarement. En plus le cadre est vraiment unique, dans le calme du désert.

Pendant ce temps, les dromadaires sont aussi allés manger, mais pour éviter qu’ils ne s’éloignent trop, Mustapha leur a attaché une corde courte entre les jambes de devant, ainsi ils ne peuvent faire que des très petits pas et rester dans les environs.

Petit à petit, le vent se lève, d'abord une petite brise puis progressivement sa force soulève du sable qui s’infiltre de partout. Je protège mes affaires, notamment l'appareil photo mais c'est peine perdue, le soir je remarquerai qu’il y aura même du sable dans mon sac de couchage fermé !

L’après midi nous quittons le désert de terre séchée et durcie pour des dunes de plus en plus grandes. Cette partie n'était pas la plus belle du désert, par contre il a été beaucoup plus facile de progresser sur cette terre dure plutôt que dans le sable mou.

En route, je prends en photo des arbres très photogéniques, un acacia ?

Un autre spécimen (je ne connais pas le nom).

Un minuscule arbre qui a déjà une belle forme proportionnelle.

Des arbres au tronc torturé.

Les dunes se font de plus en plus imposantes. Par contre je suis étonné de voir que le désert est tout sauf vide de vie. De nombreux arbres parsèment le désert et s'accrochent aux dunes.

Le vent souffle très fort et le sable s'envole au dessus des dunes.

De belles formes ondulées, et ce n'est que le début car au fur et à mesure de ces trois jours, ce sera de plus en plus magnifique.

Le vent rend la progression difficile, je suis content d'avoir acheté un cheich avant de partir. Je ne laisse que les yeux à l'air libre et je suis obligé de les garder plisser. Je n'ai pas envie d'attraper une infection aux yeux pour ce premier jour, d'autant plus que je n'ai pas pris de collyre (ou de lunettes de soleil). Ce vent est une chance par contre, car il sculpte les dunes et creuse des rainures très marquées sur les dunes, qui sont amplifiés à mesure que le soleil descend.

On retrouve une partie de désert très végétal avec beaucoup d'arbustes à la couleur orangée.

En fin de journée, la lumière rend le cadre encore plus époustouflant, bien sur je m'éloigne un peu de mes guides pour trouver des points de vue différents sur le désert.

De belles courbes se dessinent.

Un tronc d'arbre mort avec des dunes en fond.

Nous arrivons dans la zone des dunes du chacal, ou nous passerons la nuit.

C'est bizarre toutefois ces tas de sables qui alternent avec des endroits où il n'y a que de la terre durcie. Avec tout ce vent, on pourrait imaginer au contraire que le désert devrait devenir rapidement tout plat...

Nous nous arrêtons au creux de la plus grande dune des environs. Je monte la tente canadienne pendant que Mustapha et Mohammed installent la leur.

Enfin je peux enlever mes chaussures. Toute la journée j'ai marché avec mes baskets, des chaussures fermées. Alors que mes deux guides eux étaient chaussés de sandales à scratch. Le problème des chaussures fermées c'est que le sable rentre petit à petit à chaque fois que l'on soulève le pied qui s'était enfoncé. A la fin de la journée, non seulement la chaussure est bien plus lourde car tout l'espace disponible a été rempli par le sable fin, mais en plus le sable s'est compacté, tassé, écrasant les doigts de pieds. Une sensation pas très agréable... Donc, sitôt arrivé au camp, je me déchausse et repars me promener pieds nus, avec la sensation de liberté ! Je grimpe sur les hautes dunes, ce qui demande un effort, mais la vue d'en haut en vaut la chandelle.

Nos dromadaires profitent eux aussi de la liberté de fin de journée.

Le vent n'a pas cessé, et sur certaines dunes, il est vraiment intense.

Les dunes sont marqués par des sillons à cause du vent.

D'ailleurs Mustapha m'avait dit qu'à son avis après le coucher du soleil, le vent tombera, et ce fut le cas... Très fort.

Je me trouve une belle place voir le coucher de soleil sur le désert, moment magique avec une lumière douce.

A ce moment là, le sable prend une couleur ocre presque irréelle.

Je suis rejoins par Mohammed, il s’assoit à côté de moi, on discute tranquillement alors que le soleil nous joue un superbe spectacle.

Le soleil va disparaitre. C'est fou comme un coucher de soleil est un moment qui donne ce sentiment de plénitude à celui qui prend le temps de le regarder. Mais alors dans le désert cette sensation de sérénité absolue est totale. On a envie que ce moment soit imprimé au fond de soi pour le garder et le remémorer de temps en temps. C'est un peu ce que l'on essaye de faire avec nos photos d'ailleurs.

Puis la nuit arrive très rapidement, avec elle la fraicheur puis le froid.

Il nous faut donc rapidement se mettre en quête de bois pour le feu. On trouve du bois mort sur une dune. Mohammed grimpe avec aisance (et pieds nus) et arrache des branches mortes en équilibre. Plus bas, je ramasse le bois et le ramène au camp.

Notre recherche de bois est plutôt fructueuse, jugez plutôt.

Ce sont maintenant les dernières lueurs du jour. Chargé de mon tas de bois sur l'épaule, je me permets quelques photos de ce désert qui est passé de l'ocre au pastel.

 

De retour au camp, Mustapha a déjà commencé à préparer un diner de grande classe.

Il est en train de pétrir un pain de sable, qu’il fait cuir enfoui dans le sable couvert de braises. On prend un thé à la menthe dehors, à côté du feu.

Tout le diner est encore une fois très savoureux. Après le diner, je pars dans les dunes pour regarder les étoiles. Je reste assis en haut d'une dune pendant un très long moment, emmitouflé dans ma doudoune et les pieds enfoncés dans le sable encore chaud. Le spectacle du ciel est fantastique, on voit plein d’étoiles filantes, et même quelques avions. Je m'essaye à quelques photos astronomiques, mais rien de bien concluant. Il faut dire que mon appareil photo n'est pas très performant pour cela, car je n'ai pas de visée optique. Tant pis, je tente une photo de la tente en laissant une lampe de poche éclairée dedans.

La nuit sera fraiche, mais pas aussi froide que je redoutais. Le sac de couchage 5°C a suffi même si j’aurai du prendre avec moi des grosses chaussettes car c’était un peu juste pour les pieds le matin.