Le lendemain matin, je profite d’une belle matinée ensoleillée pour refaire un tour dans la palmeraie, mais en voiture cette fois pour la parcourir en longueur, et traverser les oueds asséchés. Les points de vue sont superbes, d’autant plus qu’il a neigé sur les sommets de l’Atlas cette nuit. Ensuite je pars en direction des Gorges du Dadès pour une visite dans cette vallée aux couleurs ocres incroyables.

Je traverse deux fois un oued heureusement asseché.

J'en profite pour prendre en photo mon fidèle destrier qui aura supporté toutes ces routes caillouteuses sans jamais tomber en panne.

Les pistes de la palmeraie sont faisables en voiture de tourisme mais quand même, ca secoue beaucoup, l’impression est bizarre quand on retrouve le goudron, une sensation de voler en quelque sorte. Avant de quitter la palmeraie, je tombe par hasard sur la massive kasbah d'Amridil, un bel exemple de l'architecture de la région et symbole représenté sur les billets de 50 dirhams.

Etape administrative obligatoire maintenant, je passe au guichet de Western Union pour récupérer un peu de cash, car sans un Dirham, la suite du séjour allait être difficile. Le service de Western Union est en tout cas vraiment efficace, il ne m’aura couté que 25 euros pour recevoir dans l’heure de quoi tenir largement tout le reste de mon voyage au Maroc. Je recommande vivement comme solution rapide dans les cas extrêmes.

Maintenant que j’ai enfin refait le plein de Dirham, je suis soulagé quand même, je décide de reprendre mon programme et de me diriger vers les gorges du Dades, à une heure de route environ. La route est très agréable, très aride.

On peut rouler à 100km/h sur la plupart du parcours avant finalement d’arriver dans une zone un peu plus dense où c’est un peu plus compliqué car il y a plus de trafic, des gens sur le bas côté, pas mal de vélos et mobylettes, mais en général ca roule vraiment bien.

Il y a beaucoup de kasbahs dans les villages traversés, avec le Dadès qui coule au milieu.

Des cigognes ont choisi le minaret de cette mosquée comme nouvelle maison pour leur saison d'hiver.

On entre dans les gorges du Dades à partir de la ville de Boulmane, tout de suite on est saisi par la majesté du lieu : des montagnes aux tons ocres qui ont des formes torturées, des kasbahs en pisé au bord des palmeraies qui bordent l’Oued Dades. Je mettrai tout l’après midi pour rejoindre M’Semir au nord des Gorges tant je ferai d’arrêts sur la route.

Sur la dernière partie du tronçon, les éboulements ont bien abimé la route, on passe des zones en gravillons où il est difficile de croiser, surtout avec un camion qui arrive en face. Au début les gorges du Dades sont larges et on peut admirer les montagnes ocres, avec les villages en contrebas, c’est superbe.

Ensuite les gorges se resserrent et on grimpe en lacets jusqu’à un belvédère pour la photo classique de cette route touristique du Maroc.

Les gorges sont ici très resserrées.

Depuis le belvédère, la vue est plongeante sur cette route vertigineuse.

Le Dades coule en contrebas.

La suite est tout aussi intéressante, ca vaut le coup de continuer. On passe au fond des gorges creusées par la rivière, c’est pas long mais c’est impressionnant car la route est à moitié creusée, avec la rivière juste à côté.

Les montagnes ressembleraient à ce qu’on imagine de l’Ouest américain, et les villages sont très jolis. Le Dades s’écoule en faisant de grandes courbes.

On retraverse la Dades et on passe une zone en cours de travaux. Les éboulements ont défoncé la route et elle est en cours de reconstruction, on passe vraiment au bord de la rivière, la lumière est douce, les couleurs captivantes.

On commence à grimper sur un plateau aride, les montagnes sont pelées.

La rivière en contrebas a creusé son chemin en lacets et on tombe sur la tortue du Dades, impressionnant !

Je cherche une petite supérette pour acheter de quoi grignoter. Le village M’Semir a un air de bout du monde, ambiance de village perdu au Tibet un peu.

En revenant sur mes pas, les roches des montagnes ont pris une teinte rouge feu, le soleil commence à bien baisser, je retrouve avec plaisir certains des points de vue qui m’avait impressionné à la montée. Le changement de lumière chauffe le paysage tandis que le fond des vallées est maintenant dans l’ombre.

Je prends en chemin un autostoppeur qui descend à Boumalnes Dades, un grand gaillard très sympathique mais pas très bavard. On fait une petite pause photo/pipi pour moi et cigarette pour lui au point de vue des gorges.

Les bords des rues sont très animés le soir, tout le monde semble de sortie, il y a beaucoup de vie, mais il faut faire attention en traversant les villages et conduire avec prudence, surtout avec le soleil dans les yeux.Certains sont debout vraiment au bord de la route, d’autres sont en vélo sans éclairage sur la route. Et ça c'est dangereux franchement ! Entre les villages, la nuit noire et rien, sur ce grand axe routier qui file vers Ouarzazate, il n’y a personne, c’est un grand désert rocailleux.

Ce soir à l’auberge, nous sommes 8 touristes dont les deux couples d'hier avec qui j'avais sympathisé et des lecteurs du forum (qui se reconnaitront si ils me lisent) et nous mangerons ensemble un couscous de maïs. Encore une soirée très agréable et chaleureuse avec de belles discussions animées, qui finiront encore sur le thème des pierres précieuses de la région. Beaucoup semblent fascinés par la diversité des minéraux que l’on trouve sur les chemins et en bord de route.